Janvier 2000
"La contraception et l'avortement sont très souvent étroitement liés, comme les fruits d'une même plante ... Malheureusement, l'étroite connexion que l'on rencontre dans les mentalités entre la pratique de la contraception et celle de l'avortement se manifeste toujours plus; et cela est aussi confirmé de manière alarmante par la mise au point de préparations chimiques, de dispositifs intra-utérins et de vaccins qui, distribués avec la même facilité que les moyens contraceptifs, agissent en réalité comme des moyens abortifs aux tout premiers stades du développement de la vie du nouvel individu". (Evangelium Vitae No 13)
Les contraceptifs chimiques n'agissent pas uniquement, comme on le croit souvent, en bloquant l'ovulation. On reconnaît en fait 4 modes d'action simultanés :
- Blocage de l'ovulation : les hormones oestrogènes et progestatifs prennent la place des hormones naturelles produites par les ovaires. La sécrétion des hormones hypophysaires, FSH et LH est alors arrêtée, et l'ovulation est empêchée.
- Modification de la glaire cervicale qui devient impropre au passage des spermatozoïdes, c'est l'effet véritablement contraceptif.
- Modification de l'endomètre qui devient impropre à la nidation, le rendant incapable de nourrir un éventuel oeuf fécondé.
- Modification de la contraction des trompes entraînant un ralentissement de la migration de l'oeuf conçu au niveau des trompes et retarde son arrivée dans l'utérus. L'embryon se déssèche et meurt sans pouvoir s'implanter à temps pour disposer des substances nécessaires à son développement.
Ces deux derniers facteurs sont nettement abortifs puisqu'ils provoquent la mort de l'embryon avant sa nidation.
Les premières pilules qui ont été utilisées étaient fortement dosées en oestrogènes (50 microgrammes). En fait, l'ovulation n'est pas toujours bloquée, on considère environ 7 à 10% d'ovulations dites d'échappement avec ces pilules normo-dosées.
Les pilules les plus utilisées aujourd'hui sont moins dosées en oestrogènes (30 microgrammes) afin de diminuer les effets secondaires. En diminuant le taux d'oestrogènes, le blocage de l'ovulation est moins efficace. Evelyn Billings cite des études qui montrent que l'ovulation est alors empêchée dans 50% des cas avec les pilules mini-dosées. Ce sont alors les autres modes d'action qui sont efficaces.
On pourrait penser que la production d'une glaire de type infertile due à la présence du progestatif pourrait empêcher toute fécondation. En fait quand l'ovulation se produit malgré la pilule, le follicule libère des oestrogènes naturels qui peuvent déclencher une sécrétion de glaire cervicale de type fécond permettant le passage des spermatozoïdes.
Donc, quand les deux modes d'action véritablement contraceptifs ont échoué, restent les deux autres modes d'action abortifs.
Il est difficile de dire dans quelles proportions telle ou telle pilule serait plus ou moins abortive. Les moins abortives seraient les pilules séquentielles comme l'OVANON ou le PHYSIOSTAT qui sont peu utilisées.
Les plus abortives seraient les pilules progestatives micro-dosées comme le MICROVAL ou le MILLIGYNON qui sont censées respecter l'ovulation. Ces pilules sont prescrites surtout après 35 ans ou pendant la période d'allaitement.
En fait, il ne semble pas capital de savoir si telle ou telle pilule est plus ou moins abortive, elles le sont toutes potentiellement. Les très officielles "Fiches de Transparence" éditées par le ministère de la Santé ne s'en cachent pas. On ne parle pas d'action abortive, puisqu'on considère que la grossesse ne commence qu'après la nidation ... On peut se demander ce qui est le plus important, le début de la grossesse ou le début de la vie. On voit dans quelle ambiguïté se situe la contraception. Rien d'étonnant ensuite qu'on admette d'autres procédés comme le stérilet (dont on a longtemps caché l'action abortive), la pilule du lendemain, c'est-à-dire la prise à forte dose de STEDIRIL, ou bientot l'utilisation systématique du RU486 en fin de cycle pour éliminer l'oeuf éventuellement conçu.
Les recherches en matière de contraception vont toutes dans le même sens, l'avortement précoce, comme par exemple le futur "vaccin anti-grossesse".
Le Dr Bayle évalue à 200 ou 300 000 le nombre d'embryons détruits par an en France par la contraception chimique. C'est à peu près autant que le nombre d'IVG déclarées officiellement, et beaucoup moins que le stérilet.
"On a essayé de cacher l'effet abortif de la pilule sachant bien qu'une communication prématurée et claire aurait empêché beaucoup de femmes de l'utiliser. Du fait que la pilule ait été introduite comme moyen soit-disant non abortif, la société moderne s'est habituée à l'utiliser. La prise de connaissance actuelle et par étapes de son action abortive n'impressionnent plus, puisque la puissance des habitudes domine sur la connaissance obtenue ultérieurement". Dr Daurgeles - Cahiers de St Raphaël)
Classification des contraceptifs chimiques
Estro-Progestatifs
En fonction de la quantité d'oestrogènes :
normodosés
minidosés : 0,020 à 0,040 mg
En fonction de la répartition des doses des composants suivant le cycle :
estro-progestatifs combinés, mono, bi ou tri-phasiques
estro-progestatifs séquentiels
Normodosés : Gynovlane - Milli Anovlar - Planor - Stediril - Gynophase
Minidosés : Cilest - Cycleane - Mercilon - Minidril - Minulet - Moneva - Ortho Novum - Trenovlane - Varnoline - Adepal - Miniphase - Phaeva - Triellea - Tri Minulet - Trinordiol - Harmonet
Séquentiels : Ovanon - Physiostat
Progestatifs : l'ovulation est censée être respectée
contraception orale continue à faible dose : Exluton - Microval - Milligynon - Ogyline
contraception orale discontinue à forte dose : Orgametril - Primolut Nor