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Nous voici rassemblés... pour rappeler que cet anniversaire marque une date bien sombre dans l'histoire de notre vieux pays. Pouvait-il y avoir lieu plus riche de signification et de témoignage que ce rassemblement au pied de la montagne des
martyrs - mons martyrum - Montmartre - à l'issue de notre manifestation ?
Le véritable niveau de civilisation d'une société ne se mesure pas en Produit Intérieur Brut, il s'estime à la place qu'elle réserve aux plus faibles de ses membres. Tout le reste n'est que barbarie, affublée selon les époques des oripeaux du culte de la classe ou de la race, de la quête effrénée du plaisir ou de la crainte mythique de la surpopulation.
Or est-il un être plus faible que l'enfant à naître ?
Nos détracteurs nous diront qu'il n'y a pas d'enfant sans projet parental, ou alors que jusquà une date fixée par la loi il n'y a qu'un amas de cellules. Ainsi selon les pays le passage à l'état d'enfance varierait ? L'enfant existerait à partir de 10 semaines de grossesse au Danemark, en Grèce, en Italie, en Norvège, à partir de 12 semaines en France ou en Autriche mais seulement à partir de 24 semaines en Espagne. Tout cela est-il bien sérieux ?
Ni plus ni moins que de parler d'Interruption Volontaire de Grossesse pour désigner l'avortement ? Une interruption (du son, de l'image ou du trafic) est par définition momentanée. Mais l'avortement est une cessation définitive. On n'a jamais vu la même grossesse reprendre son cours après une «interruption volontaire».
La diversité des dates légales de limite d'avortement à travers le monde démontre bien le caractère parfaitement arbitraire et donc totalitaire de ces mesures.
Nous pensons à Jean-Paul II évoquant la «démocratie totalitaire« et écrivant dans Evangelium Vitae : «Lorsqu'une loi civile légitime l'avortement ou l'euthanasie, du fait même elle cesse d'être une vraie loi civile qui oblige moralement. L'avortement et l'euthanasie sont donc des crimes qu'aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Les lois de cette nature non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s' y opposer par l'objection de conscience ».
Nous sommes donc ici réunis plus autour d'un état de fait qu'à l'occasion d'une véritable loi. Quant à soutenir que c'est le désir parental qui fait lenfant c'est au sens le plus strict du terme prendre ses désirs pour des réalités et croire que notre volonté suffit à créer le réel. Il n'y a plus alors de réalité objective mais uniquement des projections de notre esprit et de notre volonté. N'existe que ce à quoi notre esprit donne la vie. Tentation démiurgique relevant de l'asile psychiatrique pour enfants... auxquels ont manqué au bon moment les salutaires fessées, premières étapes - cuisantes - du retour au réel.
Notre engagement pour la défense de la vie humaine innocente nest pas l'effet dun conservatisme rétrograde ou dun machisme militant ; il est au contraire le service exigeant de l'éternelle jeunesse de la Vérité. Vérité sur l'homme qui n'est pas qu'un amas de cellules, mais dont la dignité est d'être le fruit de l'amour d'un homme et d'une femme, associés au dessein d'amour particulier d'un Dieu qui, non content d'être Créateur, est également Rédempteur, appelant chaque âme à jouir avec Lui de la vision béatifique.
Il est bien évident qu'à travers la défense de la vie, c'est tout un système de valeurs que nous cherchons à promouvoir.
Défendre la vie c'est : - affirmer le primat de l'être sur l'avoir - avoir la conviction que la société est un ensemble de familles et non une juxtaposition d'individus ; - observer que toute vie est un don est non un dû et qu'il n'est pas de vie, si misérable soit-elle, de souffrances si atroces soient-elles qui ne puissent avoir un sens associé aux souffrances mêmes du Christ dans sa Passion.
Quelle priorité nationale saurait être plus importante, plus au coeur des solidarités nationales et plus porteuse d'avenir, que la défense de l'enfant à naître et l'aide aux mères en difficulté ?
Au travers de nos diversités nous appartenons tous à un grand parti d'opposition qui s'appelle la Vie. Puisse-t-il un jour prendre forme !
L'exemple américain vient opportunément nous rappeler qu'il n'existe pas de sens de l'histoire qui rendrait irréversible la marche vers l'abîme et inutile toute résistance voire toute contre-offensive face au déferlement de la culture de mort. Il faut accepter à un moment de l'histoire d'être seul, après on s'aperçoit qu'on ne l'était pas et que ce qui nous paraissait poussière était en fait semence de vie, voire d'immortalité. Cette journée est également un encouragement à poursuivre contre vents et marées le bon combat, tant il est vrai qu'il n'y a pas de
vérité tranquille et que se fiancer avec la vérité c'est se condamner au divorce avec beaucoup d'hommes