Voici la présentation faite par l'agence Reuters d'un film visant à promouvoir la culture de mort de toutes ses forces.
Lisez plutôt...
"Cannes: portrait d'une courageuse jeune fille roumaine "
Reuters
"4 mois, 3 semaines et 2 jours" est le titre d'un impressionnant film roumain en lice pour la Palme d'or du 60e Festival de Cannes, deuxième long métrage de la sélection à aborder le thème de l'avortement.
On devine que ce titre fait référence au terme auquel une jeune étudiante à l'université, Gabita (Laura Vassiliu), entreprend de se faire avorter.
Elle va être aidée en cela par Ottila (Anamaria Marinca), sa camarade de chambrée. L'avortement étant, à l'époque de la narration, illégal en Roumanie, elle feront appel à M. Bébé (Vlad Ivanov) pour opérer, discrètement dans une chambre d'hôtel, celui-ci se faisant payer non en argent mais en nature.
L'espace d'une nuit, Cristian Mungiu, cinéaste d'une nouvelle vague roumaine, va nous faire partager les affres et les angoisses d'Ottila, qui met tout en ouvre, au-delà de l'abnégation, pour aider son amie.
Le cinéaste suggère plus qu'il ne dévoile mais, lorsqu'il le juge nécessaire, il n'hésite pas à montrer crûment le foetus expulsé par Gabita, qu'Ottila plie dans une serviette avant de s'en aller par les rues froides et sombres chercher un vide-ordure.
Ottila est la figure centrale de ce long métrage et l'actrice qui l'interprète a fait une très forte impression sur les festivaliers, au point qu'elle pourrait sans doute légitimement prétendre au Prix d'interprétation féminine.
"4 mois, 3 semaines et 3jours" est donc aussi un émouvant portrait de femmes, d'amitié et de solidarité féminines, tant les hommes de l'histoire apparaissant peu recommandables, falots ou tellement prévisibles.
Techniquement, Mungiu, dont le premier long métrage, "Occident", avait été montré à la Quinzaine des Réalisateurs en 2002, assure le service minimum et toute la force de son film réside dans le sujet, le rythme et surtout la direction d'acteurs.
De fait, dans les notes de production, le cinéaste confie qu'il n'a cessé de réécrire son scénario, et surtout les dialogues, pendant le tournage.
"J'essaie sans cesse d'insuffler de la substance au film, comme pour les scènes avec M. Bébé puis, dans la dernière partie (ndlr, lorsque Ottila va se débarrasser du foetus), je laisse libre cours au thriller", explique-t-il.
Sans s'étendre, le réalisateur ajoute que l'histoire est née "d'une expérience tellement personnelle qu'on ne la partage généralement pas avec les autres", expérience dont il est loin, précise-t-il, d'avoir eu l'exclusivité.