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L’Opus Dei réagit à la sortie du film inspiré du livre « Da Vinci Code »

M. Carrogio : « La seule réponse qui viendra de l’Opus Dei sera une déclaration de paix »

ROME, Dimanche 15 janvier 2006 (ZENIT.org) – Si l’on en croit l’hebdomadaire américain « Newsweek », l’événement le plus important de l’année 2006 sera la sortie en mai prochain du film à gros budget inspiré du livre « Da Vinci Code ». Il s’agit d’une production de Sony-Columbia avec Tom Hanks et Audrey Tautou dans les rôles principaux.

Zenit a demandé à Marc Carrogio, responsable des relations de l’Opus Dei avec les médias internationaux – la prélature de l’Opus Dei étant le « méchant » du film – de commenter l’événement. Il n’annonce aucune « déclaration de guerre ». L’intérêt suscité par le film doit plutôt permettre de proposer le Christ, affirme-t-il.

Zenit : Qu’est-ce qui vous déplaît le plus dans le livre, et maintenant dans le film ?

M. Carrogio : Je sais que la fiction a ses règles, et qu’il ne faut pas la prendre trop au sérieux, mais comme n’importe quel chrétien, je n’aime pas trop la légèreté avec laquelle le livre traite de la vie de Jésus-Christ.

En outre, le problème d’un scénario de ce genre est qu’il « diabolise » un groupe de personnes. Il présente l’Eglise comme une bande de délinquants qui, pendant deux siècles, n’a reculé devant rien pour protéger un gros mensonge.

Même si cela est absurde, et parfois ridicule, on finit par présenter un portrait odieux d’une institution, et il est bien connu que les portraits odieux font naître des sentiments hostiles chez des personnes dépourvues de sens critique.

Il me semble que nous n’avons plus besoin de caricatures d’aucune religion. Nous devrions tous prôner la concorde, la tolérance, la compréhension. On ne peut faire la paix avec la main gauche et continuer de frapper avec la droite.

Zenit : L’Opus Dei n’a pas l’habitude de réagir officiellement à l’actualité. Y aura-t-il une exception avec le film sur le « Da Vinci Code » ?

M. Carrogio : Certains voudraient une déclaration de guerre, de la part de l’Eglise et, au sein de celle-ci, de l’Opus Dei. Une vaste controverse serait sans doute utile à la promotion du film.

Mais je puis vous assurer que la seule réponse qui viendra de l’Opus Dei sera une déclaration de paix. Personne ne va proférer des menaces, promouvoir un boycott, ou toute autre action de ce genre.

La vérité est que nous aurions apprécié un geste explicite de respect de la part de l’entreprise qui produit le film, Sony-Columbia. Malheureusement, nous n’avons reçu de sa part que ce qu’on pourrait appeler une « aimable indifférence », sans engagement concret de respecter les croyances religieuses.

Zenit : Comment vont réagir les membres de l’Opus Dei selon vous ?

M. Carrogio : La réaction des membres de l’Opus Dei sera la même que celle de beaucoup d’autres chrétiens : essayer de « faire de la limonade avec le citron », comme disent les Américains, c’est-à-dire faire un usage sympathique d’un produit amer.

De fait, cet événement fournit une formidable occasion de parler de Jésus Christ. Après tout, c’est l’intérêt pour la figure du Christ qui explique en partie le succès du roman. C’est un cas typique de parasitisme : l’auteur se fait un nom en attaquant une figure culturelle majeure, et il présente cela comme de l’art. Si Jésus Christ n’était pas le personnage central de l’intrigue du roman, celle-ci perdrait tout son intérêt.

Je pense que la meilleure réponse consiste à faire connaître Jésus Christ, avec les moyens adaptés. Je ne serais pas surpris que beaucoup de monde, cette année, ait envie de lire l’Evangile, ou un bon livre sur la vie du Christ, et peut-être de réfléchir aux grands thèmes de la foi, qui éclairent les questions les plus difficiles sur l’existence humaine.

Pour moi, c’est tout cela, faire de la limonade avec le citron.

Zenit : D’une certaine manière, Dan Brown a mis l’Opus Dei à la mode, et cela vous donne l’occasion de vous expliquer. Avez-vous reçu davantage de demandes d’information ?

M. Carrogio : Sans aucun doute. Ces derniers mois, rien qu’aux Etats-Unis, plus d’un million de personnes ont consulté notre site web (www.opusdei.org), en partie grâce à l’agitation provoquée par le Da Vinci Code. Cela nous fait une sorte de publicité indirecte.

Je me souviens de ce qui se passait dans les anciens pays communistes. Si un organe officiel publiait un article contre l’Eglise, en attaquant l’Opus Dei en même temps, nous recevions des messages clandestins de personnes de ces pays, qui lisaient ces articles « à l’envers », en négatif : elles arrivaient à la conclusion que l’Opus Dei devait être quelque chose d’intéressant, puisqu’il était critiqué par ceux qui critiquent aussi l’Eglise catholique. C’est un peu ce qui arrive avec le « Da Vinci Code ».

Nous avons déjà fait pas mal de limonade avec le livre, et nous espérons, si Dieu le veut, augmenter la production avec le film. Notre but est de faire un gros effort d’information, d’être totalement ouverts et accessibles : les portes sont grandes ouvertes. Nous aimerions que ceux qui le souhaitent puissent connaître l’Opus Dei directement, sans intermédiaire. Ce qui, soit dit en passant, n’a visiblement pas intéressé l’auteur du livre ou le réalisateur du film.

Zenit : Allez-vous intenter une action légale contre le film ?

M. Carrogio : Honnêtement, ça m’étonnerait, même s’il y aurait des motifs plus que suffisants : imaginez qu’un film révèle que Sony-Columbia n’est pas ce nous pensions jusqu’à maintenant, mais une entreprise mafieuse et une secte d’assassins. Je ne crois pas que ses avocats se contenteraient d’une mention disant : ne vous inquiétez pas, ce n’est que de la fiction. Je suis convaincu qu’ils brandiraient la menace d’un procès.

Mais il est également vrai qu’un procès est comme le symbole d’un conflit institutionnel : ce serait l’affaire « Opus Dei contre Sony-Columbia ». Je trouve cela presque surréaliste. J’ai déjà dit que tout ce que va faire l’Opus Dei, c’est une déclaration de paix. Pour qu’il y ait un conflit, il faut être deux, et dans cette affaire le quorum ne serait pas atteint.

D’autre part, il y a des gens de l’Opus Dei dans 60 pays. Certains d’entre eux promeuvent, avec leurs collègues, des centres de formation professionnelle pour paysans, ou pour des jeunes sans perspective d’emploi, ou encore des hôpitaux dans des zones défavorisées. Toutes ces initiatives vivent grâce au soutien financier de nombreux donateurs. Il est clair que le roman et le film peuvent rendre plus difficile la collecte de fonds. C’est pourquoi je ne serais pas surpris que certaines de ces organisations demandent à être indemnisées.

Zenit : Allez-vous déconseiller aux membres de l’Opus Dei (plus de 80.000 personnes dans le monde) d’aller voir ce film, ou préférez-vous qu’elles le voient et se rendent compte des incompréhensions que suscite l’Opus Dei dans certains milieux ?

M. Carrogio : Les membres de l’Opus Dei sont des adultes. Nous n’allons leur donner de conseil ni dans un sens ni dans l’autre.

Il vaudrait la peine de se demander si ce film ne devrait pas être interdit aux mineurs. Un adulte peut distinguer la réalité de la fiction : un peu de culture suffit. Mais face à une manipulation de l'histoire, un enfant est dépourvu d’éléments critiques. Il ne suffit pas d’ajouter la mention « fiction ». Donc, de même qu’on protège les enfants des scènes explicites de sexe ou de violence, ne faudrait-il pas les protéger contre une violence exprimée de façon plus subtile, et de ce fait plus insidieuse ?

Ce genre de préoccupation me semblerait raisonnable. Penser aux bénéfices financiers ne suffit pas, il faut penser aussi à une possible influence négative sur la jeunesse. J’insiste, l’époque n’est pas à semer la discorde entre les gens, les pays, les religions, mais à promouvoir la compréhension.

ZENIT
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