jeudi 3 février 2005, 13h14
PARIS (AFP) - Le délégué général du Front national Bruno Gollnisch a été suspendu de ses fonctions de professeur à l'Université Jean Moulin (Lyon III) "dans l'intérêt du service", par arrêté du ministre de l'Education nationale, en date du 3 février, a annoncé jeudi le ministère.
La reprise des cours de Bruno Gollnisch à l'Université Lyon III, interrompus depuis fin octobre à cause de ses propos sur les chambres à gaz, avait provoqué mercredi des échauffourées entre opposants et sympathisants du numéro deux du Front national.
Environ quarante militants d'associations étudiantes rassemblés peu avant 08H00 devant les portes de l'amphithéâtre où se tenait le cours de droit international de M. Gollnisch, s'étaient affrontés avec une poignée de sympathisants de l'élu d'extrême droite.
Les militants de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et de l'association de lutte contre le révisionnisme Hippocampe, avaient organisé un sit-in pour retarder l'arrivée des étudiants, brandissant des pancartes "Lyon III: ni amnésie, ni amnistie", et scandant des slogans tels que "Gollnisch dehors! Rendez-nous Jean Moulin!" ou "Fascistes! Fascistes! Hors des facs!".
Quelques sympathisants du FN avaient rétorqué par des insultes et des slogans tels que "La France aux Français!", "Staline, Trotski, assassins!", avant qu'une bousculade s'ensuive et que des coups soient échangés.
Le délégué général du FN, visé par une procédure disciplinaire engagée par l'Université pour des propos sur les chambres à gaz tenus lors d'une conférence de presse le 11 octobre, avait été autorisé par le Conseil d'Etat le 14 janvier à reprendre ses cours, suspendus par le président de Lyon III fin octobre.
Le 11 octobre à Lyon, Bruno Gollnisch, tout en assurant "ne pas remettre en cause les déportations" ni "les millions de morts" des camps nazis, avait déclaré: "Quant à savoir la façon dont les gens sont morts, le débat doit avoir lieu".